top of page
Photo du rédacteurEPI Secretariat

Carlos Manuel Rodriguez

Notre ami du mois de décembre est Carlos Manuel Rodriguez, président du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), grâce auquel les donateurs aident les pays en développement à relever les défis environnementaux. Carlos Manuel, ancien ministre de l’environnement du Costa Rica, se décrit comme « un avocat de profession, un politicien par choix et un écologiste par cœur ». Il est également un ancien membre du Conseil de direction de l’EPI et il jouera un rôle clé lors de la conférence des Nations Unies sur la biodiversité (CBD CoP15) qui se tiendra ce mois-ci à Montréal.


Carlos Manuel Rodriguez, PDG et président du Fonds pour l'environnement mondial (FEM).

Parlez-nous un peu de votre enfance et comment vous avez développé votre passion pour le monde naturel.

J’ai grandi en passant mes étés dans une ferme spécialisée dans la culture du café sur les hauts plateaux du Costa Rica, à proximité d’un vaste ensemble de forêts pluviales et de zones protégées. J’ai été exposé très tôt à la beauté de la Nature et à la riche biodiversité du Costa Rica. Cependant, ce fut également des décennies de déforestation massive et de changement dans l’utilisation des terres, en raison de la croissance de l’économie et de l’élevage du bétail. J’ai été choqué de voir de grands incendies de forêt utilisés pour défricher la terre pour l’élevage et l’agriculture. Cela a changé ma vision de la vie.


Le Costa Rica est souvent présenté comme un modèle en matière de protection de la biodiversité… y a-t-il des leçons qui, selon vous, pourraient être applicables dans d’autres régions du monde, par exemple, aux États membres de l’EPI en Afrique ?

Le Costa Rica a fait un excellent travail dans la restauration des écosystèmes et dans la gestion des aires protégées. Nous avons plus de 30 % des terres dans des aires protégées et près de 60 % du pays avec un couvert forestier (contre seulement 25 % de couvert forestier dans les années 1980). Nous avons pu doubler la taille des forêts sans entrer en concurrence avec nos sources d’énergie, notre alimentation et d’autres activités productives, ni avec nos zones urbaines. Ce ne fut pas seulement grâce à de bonnes politiques et institutions dédiées à la conservation, mais aussi grâce à la stabilité politique, à un système démocratique solide, au respect de la loi, à d’importants investissements sociaux dans la santé et l’éducation et une bonne gouvernance. Tous ces facteurs créent les conditions appropriées requises pour un programme de conservation réussi.


Vous êtes un expert en financement de la conservation. Selon vous, quelles opportunités les États de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique devraient-ils exploiter aujourd’hui, par le biais du FEM ou d’autres ?

Premièrement, tous les États de l’aire de répartition des éléphants doivent mieux se coordonner entre eux afin que les financements internationaux puissent s’effectuer de manière stratégique à plus long terme (de façon similaire à ce que font les pays du Sahel avec l’initiative de la Grande muraille verte). Deuxièmement, l’utilisation des ressources du FEM dans les initiatives transfrontalières régionales. Troisièmement, les pays doivent fortement s’employer à lutter contre les facteurs communs de dégradation des écosystèmes principalement générés par les industries extractives. Quatrièmement, créer des instruments financiers innovants pour la conservation de la faune, allant des obligations et des financements mixtes à l’allégement de la dette pour la conservation des éléphants.


Paysage du Malawi par Jason Colston / FEM.

Une grande question : Qu’est-ce qui, pour vous, constituerait un succès à la CBD CoP15 à Montréal ?

Le succès sera une combinaison de la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030 avec un engagement mondial à mobiliser 1 % du PIB global à partir de toutes les sources (nationale, aide publique au développement, bilatérale, multilatérale, secteur privé, philanthropique).


Enfin, 2022 fut une année de diplomatie environnementale mouvementée, mais également de grandes tensions géopolitiques. Restez-vous optimiste quant à l’état de la planète que nous allons transmettre à nos enfants et petits-enfants ?

Oui, bien sûr ! Je suis très optimiste car dans moins d’une décennie, nos enfants prendront le pouvoir politique et économique et mettront en œuvre un changement du système en termes de production et de consommation. Je crois qu’ils sont plus préparés et engagés à inverser la dégradation de l’environnement mondial. Ils guériront la planète.


L’Angola a convoqué une réunion spéciale des ministres de l’EPI à Montréal qui aura lieu le 17 décembre et se concentrera sur les défis du conflit homme-éléphant et la collecte de fonds pour la conservation des éléphants. Restez avec nous pour plus d’informations !



12 vues

Comments


bottom of page