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Photo du rédacteurEPI Secretariat

Hans Magaya

Notre ami du mois de septembre est Hans Magaya, un tout nouveau membre de l’équipe de la Fondation EPI. Hans, basé au Gabon, son pays d’origine, nous rejoint en tant que chargé de projet, focalisé sur la sécurité et la gestion des stocks d’ivoire. Hans a près de 15 ans d’expérience dans la conservation et il était auparavant employé par l’ambassade des États-Unis au Gabon et The Nature Conservancy.


Hans, lors d’une promenade en bateau dans le parc national de Loango.

Le Gabon est devenu célèbre pour son riche patrimoine naturel. Connaissiez-vous cette faune sauvage et cette flore abondantes lorsque vous étiez enfant ?

Oui. Je suis originaire de la province de Nyanga au sud-ouest du Gabon, réputée pour sa biodiversité. Elle dispose de deux parcs nationaux : Mayumba, connu pour être l’un des sites de reproduction les plus importants au monde pour les tortues luth, et Moukalaba, qui abrite l’une des dernières populations de cobe Defassa du Gabon, ainsi que des gorilles, des éléphants, des buffles, des hippopotames et des crocodiles du Nil.


Comment vous êtes-vous impliqué dans la conservation ?

J’étais actif dans le club nature de mon lycée et j’ai eu la chance de participer à des activités environnementales dirigées par des volontaires du Peace Corps, avec des sorties sur le terrain.


Si j’avais la chance de visiter le Gabon, quels sites me conseilleriez-vous ?

Je vous inviterais d’abord au parc national de Loango. Pour moi, c’est la porte d’entrée vers les différentes contrées sauvages de mon pays : plage, forêt, savane et zones humides. Il y a des gorilles, des léopards et des hippopotames. Vous pouvez voir des éléphants et des buffles sur la plage. De grands groupes de baleines à bosse, d’orques et de dauphins nagent au large. Les espèces d’oiseaux rares comprennent le tisserand Loango et l’hirondelle de rivière. Il faut aussi mentionner le parc national de l’Ivindo qui vient d’être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il abrite les chutes de Kongou, les chutes de Mongolie, la rivière Djidji et le baï de Langoué (une clairière forestière où se trouvent de grandes concentrations de gorilles).


Vous avez vu comment fonctionne la protection des ressources naturelles aux États-Unis. Mais les pays africains peuvent-ils tirer des leçons de conservation de l’Amérique, où le contexte politique et social est si différent ?

L’Afrique peut en effet s’inspirer du modèle américain de gestion des ressources naturelles. Cependant, il ne s’agit pas de copier-coller le modèle américain, mais plutôt de s’en inspirer pour l’adapter aux réalités de nos pays respectifs. Nous devons définir nos propres priorités en termes de recherche, d’infrastructures, de tourisme et de bonne gouvernance si nous voulons conserver nos ressources naturelles. Nous avons également besoin de campagnes de sensibilisation pour nos populations afin de surmonter les barrières culturelles.


Le conflit homme-éléphant est devenu un problème important au Gabon ces dernières années. Nous savons qu’il s’agit d’un défi complexe. Mais avez-vous des idées personnelles sur la façon de le relever ?

Pour résoudre le conflit homme-éléphant, nous avons besoin de l’engagement des gouvernements, des ONG et des communautés qui en sont les premières victimes. Les dommages causés aux exploitations agricoles par les éléphants de forêt sont énormes, ce qui conduit au braconnage des éléphants ainsi qu’à la perte de vies humaines, tuées par les éléphants.

Par conséquent, j’encourage les gouvernements à (i) impliquer les populations locales dans le processus de prise de décision pour éviter la frustration, (ii) créer un fonds pour indemniser les populations pour les pertes agricoles ou autres causées par les éléphants, et pour soutenir les personnes blessées ou endeuillées, (iii) protéger les cultures avec des clôtures électriques ou avec des ruches.

Bien que la cohabitation entre l’homme et la faune sauvage soit devenue presque inévitable, la promotion et la bonne gouvernance de l’écotourisme peuvent contribuer au développement local et atténuer les conflits homme-éléphant. Enfin, il faut travailler sur la sensibilisation du public, en insistant sur l’importance de la conservation de la faune sauvage et de la flore. Nous devons regagner la confiance de nos populations. Cela conduira également à la réduction du braconnage.


Hans à Lava Butte, Oregon, en visite aux États-Unis.

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