Nous sommes ravis d'inclure un autre nouveau pays pour notre ami du mois. Duclair Makaya est originaire de la République du Congo, où il est conseiller juridique de nos partenaires, WCS.
Parlez-nous un peu de vous - avez-vous grandi à la campagne ou en ville?
Je suis né et j'ai grandi à Pointe-Noire, la deuxième ville de la République du Congo. Mon cursus secondaire s'est effectué dans cette même ville.
Avez-vous toujours eu une passion pour la conservation de la nature?
J’ai rejoint WCS à l’occasion d’un recrutement. Je devais m'occuper des questions, entre autres, liées à la criminalité faunique et à la CITES. Mais ma passion pour la nature est née bien avant ce moment. Enfant, j'allais déjà avec ma grand-mère au village. Et naturellement, je mettais ce temps à profit pour découvrir les merveilles que pouvaient contenir les forêts du sud du Congo.
Quels ont été les plus grands défis dans votre travail sur l'inventaire du stock national d'ivoire du Congo?
Le changement régulier de fonctionnaires avec qui nous collaborons est un des défis auxquels nous faisons face. A cela s’ajoute le difficile accès à une bonne connexion internet en vue d’un envoi systématique des données sur le système, l'insuffisance de bâtiments sécurisés afin de stocker, dans les meilleures conditions, les trophées d'animaux saisis ou ramassés; le risque de vol étant actuellement élevé dans les magasins existant.
Avez-vous eu la chance de voir des forêts et la faune du Congo?
C’est toujours un bonheur renouvelé chaque fois que j’aie l’occasion d’aller dans les forêts luxuriantes et vierges du Congo. Par exemple, lors de ma récente mission d’inventaire à Mbomo, dans le Parc National Odzala-Kokoua (PNOK), j’ai eu la chance de voir un groupe de grands singes nichés sur les arbres et agitant les branches de ceux-ci comme pour nous rappeler que nous étions sur "leur territoire". C’était merveilleux !
Dans certaines parties du bassin du Congo, les forêts et la faune disparaissent rapidement; vous découragez-vous?
Notre combat et notre responsabilité consistent à préserver ce qui reste des forêts et des espèces, le découragement n'a, dès lors, pas de place dans nos esprits, car ce serait synonyme de défaitisme. De plus, il y a une vraie alchimie entre les équipes de terrain et celles basées à Brazzaville, permettant de rester optimiste, de partager les victoires, mais aussi les défaites (lesquelles nous permettent du reste d'apprendre).
Vos compatriotes au Congo-Brazzaville font face à de nombreux défis dans leur vie quotidienne - ont-ils le temps de penser à la conservation de la nature?
Hélas, l’importance de la conservation de la nature n’a pas encore bien été intériorisée par le citoyen lambda. Mais certains, notamment les jeunes scolarisés, commencent à manifester un regain d’intérêt suite aux efforts de sensibilisation réalisés par WCS et ses partenaires.
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